Blocage

Crédits : Gaël Berthon
Crédits : Gaël Berthon

Je n’ai pas écrit de billet récemment. Déjà parce que je rentre tout juste d’un voyage aux états-unis, voyage prévu de longue date, puisque cette destination nous plaisait à mon chéri et à moi énormément. Nous avons adoré notre séjour là bas. Mais aujourd’hui, de retour en France, je ressens un certain malaise. Et oui… avec mon mari, nous avions décidé de ne rien commencer avant ce voyage, de façon à ce que je sois en pleine forme (c’est à dire éviter les fatigues des premiers mois), et que nous pourrions penser à nos essais bébés à notre retour. Nous sommes de retour et… je ne me sens toujours pas complètement prête. J’écris ce blog justement parce que je sens qu’il me manque quelque chose, un déclic, le moment M où je me sentirai prête… C’est peut être terrible ce que je vais dire, mais être enceinte ne me fascine pas comme je peux l’entendre autour de moi auprès de certaines futures mamans, qui ont attendu ce moment depuis longtemps. Moi non. Avoir des enfants oui, être enceinte… pas particulièrement.
J’aimerais avoir des enfants de l’homme que j’aime, avec qui je partage ma vie, mes angoisses et mes bonheurs. Nos enfants seront un bout de moi pour lui et un bout de lui pour moi. J’espère pouvoir reconnaître en eux certains traits de leur père. J’ai hâte de les pouponner, de les voir grandir, apprendre. Je sais qu’il y aura des moments difficiles. Je pense aussi que je serai prise de doutes sur l’éducation que nous leur donnerons, ou sur la maman que je serai. Je sais qu’à partir du moment où ils seront là, plus rien autour n’aura autant d’importance.
Voilà ce qui me bloque : la grossesse en elle même et le fait qu’après, ça ne sera plus jamais comme avant.

La grossesse parce que non, je n’ai pas envie d’être malade, fatiguée, de ne plus reconnaître mon corps, d’accoucher, d’en garder des séquelles…

Plus jamais comme avant par les bouleversements que l’arrivée d’un bébé implique, mon rôle de maman combiné à celui de femme et d’épouse, mon mari à ne pas négliger, le boulot à gérer, ainsi que les grasses matinées, les têtes à têtes, et les moments d’insouciance qui n’existeront plus…

Une de mes amies m’a dit il y a peu de temps : « faire un bébé était une évidence, nous avions envie d’une nouvelle étape dans notre couple ». Moi je ne ressens pas ça, j’ai même plutôt envie que la vie que je suis en train de vivre continue…
Mais je sais qu’au fond de moi il faudra qu’un jour je me décide à l’abandonner pour cette nouvelle aventure, inconnue et un peu terrifiante, de la vie à trois.

 

Crédit : Marion-d
Crédit : Marion-d

2 réflexions sur “Blocage

  1. Je comprends tout à fait les sentiments ambivalents que t’apportent le fait de vouloir être mère.
    J’ai eu les mêmes bien longtemps. J’ai rencontré Damned Dad, j’avais 21 ans, on s’est marié alors que j’en avais 23. Dans la logique du mariage on passe au bébé. Sauf que j’ai dit que j’en voulais pas avant 25 ans, puis avant 30 ans. Parce que mon truc c’était la grossesse, j’avais aucune envie d’être enceinte.Et puis un jour (j’avais 28 ans) je me suis dit qu’il fallait quand même s’y mettre. La grossesse était le « mauvais moment à passer ». Quelque part on a bien fait, On a pas réussi à en avoir, on a fait des tests, fait une procédure pour avoir un donneur jamais aboutie. Au bout de 5 ans je suis tombée enceinte naturellement alors que nous attendions l’agrément pour l’adoption. Qui m’aurait donné un bébé sans passer par la case grossesse.
    Ca m’a fait bizarre, car je m’étais préparée (sans trop que ca me gène) à en avoir un tout fait.
    Face à la grossesse on n’est pas toutes égales. Fatigue mais pas de nausées pour moi par exemple. Je n’ai pas aimé ma grossesse car j’ai eu quelques complications. Mais 5 mois après, je me rends compte qu’avoir mon fils rien que pour moi, nos liens déjà formés, ca n’a pas de prix et je n’aurais pas connu ça avec l’adoption.
    Pour finir, je suis la maman d’un bébé miracle qui en prime avait un retard de croissance in utero. Je psychote pour le moindre petit truc « pas comme d’habitude ». J’ai quand même réussi à reprendre le taf, à gérer un mari et un petit gars sans trop me stresser (alors que je suis du genre à stresser pour un rien).
    La maternité nous change et on voit la vie différemment. 😉

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    1. Je te remercie pour ton commentaire… Vous êtes passés par des moments difficiles… Nous avons pensé à l’éventualité de rencontrer des difficultés pour avoir un enfant et que dans ce cas on s’en voudrait sûrement d’avoir tardé à essayer…. Je pense même que c’est une des raisons qui me pousse à me dire que le moment est venu.
      La maternité change une femme, j’en suis convaincue. Si en plus elle peut nous rendre un peu plus zen ce n’est que plus encourageant !
      Je suis ravie de voir que des miracles arrivent même quand on y croit plus. Je veux bien imaginer ta joie et ton bonheur auprès de ton fils… Ce sont pour ces bonheurs là que la maternité remporte tous les combats, même celui de l’anxiété face à la grossesse.
      Je te souhaite beaucoup de bonheur auprès de ta petite famille !!!

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