Mes nouvelles habitudes alimentaires et quelques rappels sur les précautions conseillées

7SA -5 SG aujourd’hui, et un petit article pour fêter ça.

Cette fois, j’ai envie de parler de l’alimentation. Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’informations sur l’alimentation de la femme enceinte, avec des conseils parfois contradictoires. Sans compter les avis de la famille, des copines, et de nos éventuels a priori.

 formation-hygiene-alimentaire8

Personnellement, je dois dire que mon alimentation a changé. Et j’en suis plutôt contente parce que c’est en bien. Je mange plus varié, plus équilibré, moins gras, moins sucré. Du coup le premier mois, j’ai perdu 1 kilo ! Et sans être malade en plus.

Mis à part ma contrainte liée à mon absence d’immunité contre la toxoplasmose, finalement, je vis plutôt bien ces nouvelles habitudes. Alors, attention, je ne suis que dans mon deuxième mois, et je sais déjà que je vais me jeter sur certains aliments dont je suis privée le jour même de mon accouchement (et le lendemain, et le surlendemain…), notamment le saucisson (et la charcuterie en général) et le fromage non pasteurisé (à moi le Comté dans 7 mois !!).

Ca c’est le côté pas cool, qui a pour conséquences que les repas à la maison ont été un peu modifiés, de façon à ce que Chéri et moi on mange la même chose.

Désormais on lit les étiquettes avec plus de précision, on essaie de faire les « choses bien » mais je reste souvent face à des questions bêtes. Par exemple : il faut éviter les champignons frais ? Ok, ça pousse dans la terre, pas bon car risque de toxo, ok. Mais une fois qu’ils sont cuits, c’est bon non ? La toxo disparaît après 65/70° donc j’en déduis que je peux manger si c’est cuit. Non ?

Mais il n’y a pas que la toxoplasmose, qui est souvent asymptomatique pour la future maman mais grave pour le fœtus. Il y a toutes les bactéries alimentaires qui en temps normal nous dézingueraient quelques jours avec des troubles digestifs pas très sympas mais qui ne sont que plus dangereuses une fois enceinte, j’ai nommé Listeria et salmonella, aux noms pas très sexy et aux conséquences redoutables.

Petit rappel donc sur ces bebêtes qui nous embêtent :

  • La listeria /listeriose

La listériose est une infection qui se transmet essentiellement par l’ingestion d’aliments contaminés par une bactérie de la famille des Listeria.

La bactérie responsable de l’infection se trouve dans l’environnement – terre, végétaux, produits d’ensilage, eau, eaux usées, matières fécales animales et humaines – et dans les animaux qui l’ingèrent en se nourrissant.

Elle résiste au froid – prolifère dans le réfrigérateur et survit dans le congélateur – mais est tuée par la chaleur.
Ainsi les aliments crus sont les plus fréquemment contaminés : fruits et légumes mal lavés, produits laitiers non pasteurisés, fromages au lait cru, viandes peu cuites, produits de charcuterie, poissons fumés et crus, coquillages crus ou encore graines germées. Il est impossible de reconnaître un aliment contaminé, il a la même apparence, le même goût et la même odeur qu’un produit sain.

C’est une maladie rare en France, avec 4 à 5 cas par million d’habitants, soit en France environ 300 personnes touchées par an. C’est donc pas de bol si on l’attrape.

Certaines personnes qui l’attrapent n’auront pas de symptômes, d’autres seront malades comme un chien.

Les précautions à prendre pour l’éviter : (source : alimentation.gouv.fr)

La bactérie résiste au froid et colonise de nombreux milieux différents (terre, végétaux, animaux, eaux…). Quelques précautions sont donc à prendre :
– respecter la date limite de consommation,
– consommer rapidement les produits après ouverture,
– dans le réfrigérateur conserver les aliments crus séparément des autres pour éviter leur contamination,
– régler le réfrigérateur à une température basse (au plus 4°C),
– laver les fruits et légumes avant consommation,
– nettoyer régulièrement le réfrigérateur à l’eau de javel,
– laver mains, plans de travail et ustensiles après contact avec des aliments crus pour éviter la contamination des aliments sains.
La bactérie étant tuée par la chaleur, il est essentiel de cuire ou réchauffer les aliments crus d’origine animale ou les plats prêts à consommer à plus de 75°C

  • Samonella ou salmonellose

Les salmonelles sont des bactéries présentes dans l’intestin des animaux (chic !!) , en particulier ceux des oiseaux, qui peuvent contaminer l’environnement via leurs matières fécales. Ces bactéries résistent au froid (et donc au réfrigérateur et au congélateur) mais sont tuées par la chaleur. Ainsi les aliments crus sont les plus fréquemment contaminés : viandes (surtout les volailles), œufs et préparations à base d’œufs crus ou peu cuits…

C’est une maladie relativement fréquente, avec environ 300 cas par million d’habitants par an en France (donc environ 18 000 personnes contaminées par an).

Les symptômes se manifestent assez rapidement (entre 6 et 72 heures après la consommation d’aliments contaminés) et se traduisent par des gastro-entérites.

Les précautions à prendre sont les mêmes que pour la Listeria. En plus des mesures d’hygiène et de prévention, et comme la bactérie étant tuée par la chaleur, il est essentiel de cuire ou réchauffer les aliments crus d’origine animale ou les plats prêts à consommer à plus de 65°C.

 

  • La toxoplasmose

Cette fois, seules les femmes enceintes sont la cible des mesures de prévention.

Maladie infectieuse due à un parasite, la toxoplamose peut se contracter en consommant de la viande contaminée mal cuite, des crudités mal lavées ou de l’eau souillée. Elle reste souvent sans symptôme et sans gravité. Cependant, elle provoque parfois des complications chez les femmes enceintes non immunisées et les patients au système immunitaire affaibli. (source : ameli.fr)

On peut être touché par cette parasitose partout dans le monde. En France, près de 45 % des adultes ont déjà été contaminés. Chaque année, on diagnostique 200 000 à 300 000 nouveaux cas.
80 % des individus atteints, y compris les femmes enceintes, ne ressentent aucun symptôme. Après contamination, les personnes touchées restent immunisées toute leur vie.

Comment est-on contaminé ?

Avant de contaminer l’être humain, le parasite (Toxoplasma gondii) atteint des animaux (appelés « hôtes ») :

Chez les herbivores et les omnivores (porc, bovins, mouton, chèvre, etc.) ainsi que chez les oiseaux, le parasite est présent sous des formes inactives (kystes). Ces animaux sont donc des hôtes intermédiaires qui ne présentent aucun symptôme. En revanche l’homme peut tomber malade s’il ingère le parasite contenu dans de la viande contaminée insuffisamment cuite (la cuisson insuffisante n’a pas permis de tuer les kystes) ;

Ce parasite peut aussi être transmis au chat et aux autres félins (« hôtes définitifs ») : il prend une forme active (oocystes). Ces animaux peuvent contaminer l’homme par l’intermédiaire de leurs excréments contenant le parasite (terre ou eau de rivière souillées, fruits et légumes crus souillés et mal lavés…)

A savoir :

Le risque de contamination du fœtus par le parasite augmente au cours de la grossesse

En France, chaque année, près de 2 700 nouveaux cas de toxoplasmose sont diagnostiqués chez des femmes enceintes. Dans 25 à 30 % des cas, le fœtus est aussi touché ; on parle alors de « toxoplasmose congénitale ». Le risque de transmission du parasite augmente durant la grossesse :

Au premier trimestre, il est d’environ 5 %, et la contamination peut provoquer une fausse-couche ;

Au deuxième trimestre, le risque passe à environ 40 % ;

Au troisième trimestre, il monte à environ 70 %.

Plus la transmission du parasite à l’enfant arrive tard durant dans la grossesse moins la toxoplasmose congénitale entraîne des lésions graves.

Mesures de prévention (source : ameli.fr):

Lavez-vous les mains correctement, c’est-à-dire avec du savon, pendant au moins 30 secondes et en vous brossant les ongles. Répétez cette opération avant et après toute manipulation d’aliments, après avoir jardiné ou touché des objets souillés par de la terre (ou bien portez des gants) ;

Rincez les crudités, les plantes aromatiques et les fruits (fraises…) à l’eau claire afin d’enlever toute trace de terre (il n’est pas nécessaire d’employer de l’eau vinaigrée pour réaliser un nettoyage efficace) ;

Lavez les surfaces et les ustensiles de cuisine après chaque utilisation, surtout lorsque vous avez découpé de la viande crue ;

Cuisez la viande à cœur et assez longtemps, à plus de 68 °C, qu’elle soit rouge ou blanche. Sachez que le four à micro-ondes ne détruit pas mieux le parasite que les autres modes de cuisson ;

Congelez la viande pendant au moins trois jours à une température inférieure à -18 °C ;

Evitez de consommer de la charcuterie crue, fumée ou salée, ainsi que du lait cru, y compris sous forme de fromage ;

Si vous avez un chat, lavez son bac à litière tous les jours avec de l’eau très chaude (à plus de 70 °C), en utilisant des gants. Si vous ne pouvez le faire vous-même, demandez à quelqu’un de s’en charger. Notez qu’il est inutile d’utiliser de l’eau de Javel : elle n’est pas plus efficace pour éliminer le parasite.

 salmonella

Voilà pour les 3 principales bactéries pour lesquelles nous devons être vigilantes.

Les mesures de préventions sont assez semblables, et au final, je retiens que :

  • Il faut absolument laver les légumes. Quand on n’est pas chez soi on n’a aucun moyen de contrôler que ça a été bien fait, du coup, les légumes crus sont à éviter au restaurant ou chez des amis.
  • Le lait cru et les fromages non pasteurisés ne doivent plus être consommés. Il me reste tout de même un doute sur les fromages cuits comme ceux de la raclette, fondue, etc qui montent en température : peut-on les consommer ? J’ai tous les avis là-dessus, tous contradictoires…
  • En tout cas en cas de consommation de fromage, il faut enlever la croute.
  • Méfiance face aux œufs. En temps normal, les œufs sont des produits instables, mais là il faut vraiment être vigilant. Les produits à base d’œufs non cuits ne doivent pas être consommés (adieu mousse au chocolat, tiramisu, crème chantilly maison …)
  • La viande doit être cuite. A cœur. Désolée pour les amateurs de viande rouge saignante, il ne doit plus y avoir de rouge dans l’assiette…
  • Idem pour le poisson : terminé le saumon fumé et les tartares pour 9 mois.
  • Les crustacés sont à éviter également. Sauf s’ils sont cuits.

Tous ces conseils peuvent être jugés trop extrêmes ou trop contraignants pour certains. Les avis des médecins divergent, et il est facile de se dire que ce sont des maladies qui sont quand même rares et que ça ne serait vraiment pas de chance d’en attraper une.

Je travaille dans l’hygiène, notamment des cuisines collectives, et c’est peut-être pour cela que je suis sensible à ces recommandations. Je suis très méfiante envers la restauration parce que je sais que tout le monde n’a pas les mêmes exigences en matière d’hygiène, et encore moins quand ce n’est pas pour sa propre consommation.

En tant normal, je fais attention. Mais ayant conscience des éventuelles conséquences sur mon bébé, je me dis que finalement, ces 9 mois de vigilance et de contraintes ne sont pas grand-chose sur toute une vie.

Je ne compte pas rester enfermée toute ma grossesse, et supprimer tout contact social sous ce prétexte. Je préfère juste me limiter et éviter certains aliments « à risque » en cas de doute. C’est pas fun, c’est vrai, mais c’est ce que j’ai décidé.

Je sais aussi qu’il y a d’autres virus dont on nous parle moins mais qui sont également dangereux, notamment le cytomégalovirus, qui est l’infection congénitale la plus fréquente.

Elle est asymptomatique également, mais fait des ravages sur le fœtus.

Le virus se transmet d’homme à homme par contact, par toutes les sécrétions : sang, salive, sperme… et même les larmes.

Le risque vient souvent des enfants en bas-âge, c’est pourquoi il est recommandé :

  • le lavage fréquent des mains ;
  • le port de gants en latex pour éviter le contact avec des liquides corporels ou des objets souillés par ces liquides ;
  • ne pas donner de baiser sur la bouche (même à ses propres enfants) ;
  • le lavage à grande eau du pot de l’enfant, tous les jours soit avec des gants, soit par une autre personne avec de l’eau bouillante ou un désinfectant ;
  • pendant son repas, utiliser des couverts séparés pour la femme enceinte et ses enfants. Ne jamais goûter les repas de l’enfant avec sa cuillère. Ne jamais goûter son biberon ;
  • ne pas prendre de bain avec son enfant

Difficile de respecter toutes ces précautions quand on a déjà des enfants en bas âge !

Pour conclure, je pense que c’est une histoire d’habitudes à prendre, qu’au bout de quelques semaines nous aurons des réflexes et il sera facile de savoir ce qu’on peut manger sans risque et ce qu’il faut éviter.

Le plus difficile je pense reste les repas à l’extérieur, car tout le monde ne comprend pas forcément ces restrictions alimentaires… Un seul mot : poursuivez ce que vous pensez bon pour vous et votre bébé et tenez bon ! 🙂

 

Edit : Je remercie Kalliope pour m’avoir communiqué un document de l’INPES (donc une source sûre), que vous pouvez consulter ici. Il s’agit du guide de la nutrition pendant la grossesse, avec des conseils sur la nutrition avant, pendant, et après la grossesse.

Ce guide apporte certaines réponses, après l’avis de votre médecin est à suivre en cas de doute.


10 réflexions sur “Mes nouvelles habitudes alimentaires et quelques rappels sur les précautions conseillées

  1. Pfiou, ça en fait des restrictions et des précautions à prendre ! Pour ta question sur les fromages cuits, j’ai eu ma pire gastro à cause d’une tartiflette. Je ne pense pas que la cuisson tue toutes les bactéries. D’après le médecin, c’est parce que je n’avais pas enlevé la croûte du fromage (mais c’est le meilleur quand ça croustille!). Je ne suis pas non plus immunisée contre la toxo (un comble alors que j’ai toujours eu des chats), du coup, je me dit qu’il faudrait que je me mette au jardinage avant de reprendre les essais (ou alors arrêter de laver les légumes, mais ça serait un peu extrême ;-)). Merci pour les infos, je mets ton post de côté pour plus tard.

    J’aime

    1. Et oui, j’ai oublié de parler de la croûte du fromage !! Je vais corriger l’article de ce pas, je te remercie.
      Et je comprends ta déception de ne pas être immunisée contre la toxo… J’ai une amie qui a toujours eu des chats chez elle, et pareil, elle n’était pas immunisée !!
      Ateliers jardinage pour toi en perspective alors 😉

      J’aime

  2. Les fromages type comté, beaufort, abondance, parmesan peuvent être consommés sans problème pendant la grossesse même sans être immunisés contre la toxo (je ne l’étais pas et j’ai bien vérifié), fais une recherche sur le net. Leur consommation est même recommandée car ce sont plus riches en calcium…

    J’aime

        1. Merci pour ton lien, c’est une chouette nouvelle ! Je vais regarder sur d’autres marques parce que le Comté vendu dans mon supermarché est marqué « Lait cru » et il n’est pas fait mention de pâte cuite. Je vais y regarder de plus près !! Merci beaucoup !

          J’aime

  3. Quel casque tête cette alimentation ! Je suis immunisée contre la toxo mais je suis quand même super vigilante. Je me suis acheté un petit livre à 2€ qui ne quitte pas mon sac à main (très pratique hier soir au restau!). Il s’agit du « petit guide de la grossesse sans risque » de C. Dupin et A.Leduc. Il traite de la nourriture, mais aussi des cosmétiques, des produits ménagers… et indiquent par quoi ils peuvent être remplacés. A la fin, il y a un tableau avec la quasi totalité des aliments et des smileys qui indiquent si cet aliment doit être supprimé, évité ou favorisé.
    Sinon, j’ai eu les résultats de mes PDS : taux de Bhcg à 4SA+6J = 3 466 et à 5SA+1J = 7 316.
    J’avoue que je suis rassurée car avant de faire ma fausse couche l’an dernier, j’étais à 126 à 5 SA (et 51 le soir le la FC).
    Et toi, quels sont tes taux?

    J’aime

    1. Waouh !! Quels taux !!! Ils ne sont même pas comparables au mien ! A 4SA +3j j’étais à 265, plus de 10 fois moins des tiens…
      Je ne sais pas si les unités sont les mêmes, si mon taux était vraiment riquiqui (pourtant j’avais cru lire que j’étais dans la fourchette) ou si tu attends des triplés mais sans aucun doute ta grossesse est belle et bien partie 🙂
      Merci pour la référence du bouquin, je vais aller le voir. Qu’est ce qui est recommandé pour le fromage type fondue ?

      J’aime

      1. ce sont des Ul/l et toi?

        mon livre indique qu’il faut proscrire :
        – les fromages au lait cru non pasteurisés (pélardon, brie, camembert, bleus et persillés),
        – les fromages râpés industriels car ils contiennent des croûtes,
        – toutes les croûtes des fromages..
        Il faut les remplacer par des fromages pasteurisés à pâtes cuites

        J’aime

Laisser un commentaire