Lui consacrer du temps…

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Et oui, ça semble logique, consacrer du temps à son bébé, c’est simple, c’est facile, c’est plaisant. Mais j’ai senti que quelque chose clochait quand j’ai vu mon adorable bébé devenir un petit monstre coléreux et capricieux. Nous étions début septembre, deux semaines après avoir quitté Paris pour Bourges. Au début je me suis dit que c’était les nombreux changements qui le perturbaient : nous avons fait les cartons et retourné notre appartement qu’il connaissait bien et dans lequel il avait ses repères, il a dit au revoir à sa nounou, nous avons déménagé dans une maison deux fois plus grande, où, même s’il a retrouvé sa chambre et ses jouets, il semble un peu perdu. Je ne travaillais plus à l’époque depuis un peu plus d’un mois, et je consacrais chaque seconde de sa sieste à compléter mon dossier de VAE ou de répondre à des offres d’emploi. Et il est là le hic. Quand il dormait, je travaillais, quand il se réveillait, je jouait un peu avec lui, mais très vite je passais à autre chose, le ménage par exemple… et après on filait faire quelques courses, ou une balade. Je pensais que c’était suffisant. Mais non, j’étais à côté de la plaque !!
Nous avons ensuite connu plusieurs jours vraiment difficiles où chaque repas était un combat (il pleurait en mangeant, voulait manger seul mais jouait plus qu’autre chose en en mettant partout) et ça se terminait systématiquement en crise de colère. Quand il était réveillé il fallait marcher derrière lui pour le rattraper en cas de chute. Impossible de le laisser vaquer seul, sinon ça se terminait par une belle bosse sur le front, et de belles frayeurs pour moi. Les siestes étaient de plus en plus courtes, les journées de plus en plus longues. Quand mon mari rentrait le soir j’étais exténuée, avec la seule envie de passer le relai et de ne plus entendre parler de Victor. Une pause s’il vous plaît !!

Ce premier mois de mère au foyer a vraiment été difficile. Je pense même que j’écrirai un article spécialement sur ce sentiment assez difficile à avouer, quand j’arriverai à prendre davantage de recul. Je me doutais que mon travail allait me manquer mais je ne pensais pas vivre aussi mal le fait de rester avec mon bébé. Je Et j’avais honte de le dire !! Je n’arrivais pas à le gérer lui, son apprentissage de la marche, la maison, ma recherche d’emploi…Et c’était difficile de supporter ses crises, surtout qu’il réservait sa bonne humeur pour son papa le soir…

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C’est alors que nous avons décidé de chercher un mode garde à temps partiel. Et j’ai ainsi trouvé une nounou, assistante maternelle, qui acceptait de garder Victor deux jours par semaine. Ainsi j’avais deux jours pour moi, pour faire tout ce que j’avais à faire, sans m’arrêter toutes les deux minutes pour vérifier que Victor ne se mettait pas en danger. Deux jours pendant lesquels il voyait d’autres enfants, d’autres jeux, d’autres règles que celles de la maison.

A Bourges, comme dans les autres villes, c’est assez difficile d’obtenir une place en crèche, mais contrairement à la région d’où nous venions, il y avait beaucoup d’assistantes maternelles, et toutes ne cherchaient pas des gardes à temps plein. J’ai donc trouvé une nounou adorable, disposée à s’occuper de Victor deux jours par semaine. Seul hic : elle habitait à l’autre bout de la ville, et il me fallait 20 bonnes minutes de voiture pour y aller… N’ayant pas de travail j’ai accepté cette contrainte, mais je garde bien en tête que ça ne sera pas viable avec un emploi.

Et depuis… je dois bien avouer que nous allons tous bien mieux. Sans parler des progrès importants de Victor au contact d’autres enfants, je sais que j’ai deux jours pour mes réponses aux offres d’emploi/ les courses / le ménage/ écrire sur le blog… Et ça me fait un bien fou !! Parce que quand on est mère au foyer, tous les jours se ressemblent, week end compris…

Et les jours où Victor est avec moi je lui consacre mon attention. Nous jouons ensemble, je l’emmène jouer sur les jeux dans les aires pour enfants, nous avons commencé à nous rendre aux lieux d’accueil parents enfants qui sont un véritable paradis pour lui avec tout à sa taille et plus de jouets que dans ses rêves les plus fous. Je le sens moins nerveux, et davantage disposé à jouer seul à certains moments de la journée.

Nous devions trouver un équilibre, j’ose espérer que c’est le cas, après trois mois de tâtonnements… Je me sens plus libérée et moins oppressée (même si, je vous rassure, les jours « sans » où Monsieur pique des crises ou reste accroché à ma jambe jusqu’à ce que je le porte all day long, existent toujours !! Et ces jours là j’attends le retour du papa le soir avec impatience… ). Mais comme me le répète ma maman, ces moments de partage avec mon fils, je n’aurai jamais l’occasion de les revivre avec lui.  J’essaie d’en prendre conscience pour en profiter au maximum.

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5 réflexions sur “Lui consacrer du temps…

  1. Contente de lire que vous avez trouvé votre équilibre. J’ai repris le travail en 4/5ième, ma puce avait 9 mois. Comme toi, je voulais faire plein de choses le mercredi, je me mettais la pression pour que les tâches ménagères avancent mais au final, je n’arrivais à rien puisque ma fille me collait tout le temps et ne faisait pratiquement pas de siestes.
    Depuis, j’ai décidé de ne rien faire d’autre que de m’occuper d’elle le mercredi, les choses se passent mieux. On joue, on sort, on se câline, bref, on remplit notre réservoir d’amour pour tenir le reste de la semaine.

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    1. Et je pense que tu as tout à fait raison ! A force de vouloir bien faire on ne fait rien correctement, et c’est difficile de se dire qu’on gâche ce temps si précieux avec nos petits qui grandissent si vite… encore plus si ce n’est qu’un seul jour par semaine !

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  2. Ton article me parle et me touche beaucoup. En ce moment, mon petit poussin, mon petit bébé d’amour pleure/hurle beaucoup (trop) et j’ai beaucoup de mal à supporter et à vivre ça au quotidien (jour et nuit la semaine dernière). Et le pire, c’est que j’ai honte de ce sentiment alors que j’ai tant attendu ces deux bébés. Hâte de lire ton prochain post. Et pourtant, je suis d’autant plus honteuse que les miens vont à la crèche et que son frère ne pleure quasiment jamais. Bref, ça fait du bien de se sentir moins seule. Merci

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    1. Il y a des périodes vraiment difficle et on ne peut pas mettre sur pause… Je pense que nous sommes beaucoup à ressentir ce ras le bol certains jours, la fatigue n’aide pas, mais c’est vraiment difficile à avouer. Je vais essayer décrire quelque chose qui me ressemble et que j’arrive vraiment à transposer, je vais voir si « ça sort » 🙂 Bon courage en tout cas, et pas de culpabilité 🙂

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  3. Je me reconnais aussi dans ton article ^^ . Je suis bien contente qu’elle aille à la crèche deux grosses demi journée. J’ai pas le temps de faire grand chose car je m’embarque dans des milions de projets mais ça me fait du bien d’être sans elle quelques heures ^^. En février on est d’accord pour la mettre une demi journée de plus car plus ça va, plus j’ai des projets pour me remettre en selle professionnellement et ça me fait du bien. Puis ça se passe désormais tellement bien à la crèche que je la laisse sans culpabiliser, elle veut pas partir quand je vais la chercher lol. J’adore être là pour m’occuper d’elle mais j’ai aussi besoin de temps pour moi. Elle dort trop peu dans la journée et la plupart du temps sur moi donc difficile de se concentrer sur autre chose sur ces temps là. ça me rend un peu plus disponible quand elle est là et j’apprécie.

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