Mon avis sur la garde partagée à domicile

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De retour après de longs mois d’absence sur le blog, pour cause de déménagement/ fin de mon contrat de travail… puis il a fallu prendre de nouvelles habitudes dans notre nouvelle ville, Bourges où nous avons emménagé cet été.
Je tenais à faire un retour sur notre expérience de garde partagée à domicile. En effet, lorsque j’ai repris le travail après la naissance de Victor, nous avions des difficultés pour trouver une assistante maternelle. Elles étaient très peu nombreuses dans notre commune du 92 et exerçaient des tarifs assez élevés ou avait des exigences particulières (heures réduits, beaucoup de vacances… bref, pas évident quand tu dois faire garder ton bébé dix heures par jour cinq jours par semaine !).

Et je m’y étais prise de bonne heure  !  Dès mon premier mois de grossesse pour tout dire,  parce que j’avais entendu dire que trouver un mode de garde pouvait relever du parcours du combattant, notamment en région parisienne.

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Les premières démarches

Et franchement, pour avoir une place en crèche,  oui,  il vaut mieux s’y prendre le plus tôt possible.
Je m’étais donc  rendue à la mairie pour m’inscrire sur la liste d’attente des crèches de la commune (sait-on jamais…) et je me suis inscrite sur des sites de recherche de nounou, bebe-nounou notamment, où j’ai découvert le système de garde à domicile (j’en parle plus précisément dans cet article). J’ai alors été contactée par un couple en recherche d’une deuxième famille pour leur deuxième enfant, qui devait naître quelques semaines après notre bébé. Leur aîné était gardé avec un autre enfant et tous les deux entraient à l’école, ils avaient donc la nounou qui avait gardé les deux grands pendant 3 ans, mais il manquait un bébé pour partager les frais de la garde du petit dernier à venir. Ils habitaient à 5 minutes à pied de chez nous, géographiquement c’était impeccable.

Je ne connaissais pas ce système de garde, et je dois dire qu’au début j’ai été un peu méfiante, mais aussi intriguée. Après tout j’en étais à 5 mois de grossesse, nous ne perdions rien à essayer. Mais j’étais un peu réticente à l’idée qu’une personne vive chez nous 10 heures par jour en notre absence…

La rencontre avec la « co-famille » et la nounou

Nous nous sommes d’abord rencontrés chez eux,  pour voir si le contact passait bien et pour connaître les modalités de la garde. Parce que dans notre cas ils avaient déjà la nounou et des habitudes qui leurs convenaient depuis 3 ans donc même s’ils étaient d’accord pour quelques compromis de façon à ce que nous y trouvions notre compte il valait mieux que nous soyons en accord sur les points les plus importants : le salaire de la nounou, les horaires,  les vacances. Après il fallait que nous soyons tous d’accord sur l’environnement de chaque logement (nos enfants allaient y passer 1 semaine sur 2, ce serait presque une deuxième maison pour eux  ! ),  l’organisation à mettre en place (comment on gère le stock de couches,  les repas,  le change éventuel  -, surtout si les bébés ont sensiblement le même âge)  et sur l’équipement – point à ne pas négliger.  Parce que oui, en fonction du rythme que vous allez décider (en général c’est une semaine dans une famille,  la semaine suivante dans l’autre famille mais en fonction des contraintes professionnelles c’est peut être une autre organisation que vous conviendrez) ,  vous aurez deux enfants chez vous,  ce qui implique du matériel pour deux.  Parfois l’équipement conviendra en un seul exemplaire (la table à  langer ou le parc) , parfois il faudra du double : transat , chaise haute, lit et… poussette. Si les enfants ont le même âge les jouets serviront aux deux c’est le point positif. Pour le reste ce double équipement est indispensable, l’autre famille devra faire pareil chez elle pour accueillir votre petit bout dans les meilleures conditions possibles (pour la poussette nous nous la passions d’une semaine sur l’autre, ne souhaitant pas acheter deux poussettes doubles !).

Après cette première rencontre nous étions assez attirés par ce mode de garde. Je trouvais extrêmement confortable de savoir que mon tout petit resterait chez lui une semaine sur deux, dans son environnement, et qu’il serait bien installé dans l’autre famille dans des conditions similaires aux nôtres (nous avons rapidement vu que nous avions des modes de vie équivalents).

[ Pour info, une autre famille nous a contacté dans l’intervalle. Nous nous sommes rencontrés également, et je dois dire que le courant n’est pas passé. Nous n’avions pas grand chose à nous dire, je trouvais leur maison froide, assez dangereuse avec des escaliers un peu partout qui n’étaient pas sécurisés… Le but n’est pas de nous faire des amis me direz-vous, et je suis bien d’accord, mais je trouve que c’est quand même mieux si les deux familles s’entendent bien. Je suis persuadée que ça aide pour la suite d’avoir une vision des choses similaire, parce qu’après il faut prendre des décisions communes… Nous n’avons donc pas donné suite à cette deuxième famille.]

Il fallait ensuite rencontrer la nounou.

C’était pour moi LA grande étape !

Nous avons convenu que l’autre famille viendrait chez nous cette fois, accompagnée de la nounou. Nous les avons donc reçu un samedi matin, et je dois dire que j’ai été séduite tout de suite, et mon chéri également. Je l’ai vue s’occuper de l’aîné, que nous appellerons A. pour faciliter la compréhension, de façon naturelle, et surtout j’ai vu A. complètement fan de sa nounou. Un enfant ça ne triche pas à ce niveau là…

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Le coût de la garde partagée à domicile

Ravis de ce second entretien, nous nous sommes alors penchés sur la douloureuse question du coût. L’autre famille, rodée depuis 2 ans, nous avait expliqué comment se passait le paiement, mais ça nous faisait beaucoup d’informations à assimiler et nous avons dû reprendre depuis le début, à savoir : nous devenons employeurs. D’ailleurs nous avons dû adhérer à un organisme de médecine du travail pour que la nounou fasse sa visite médicale d’embauche (il faut compter une centaine d’euros).

Pour être honnête, le site de Pajemploi nous a été d’une grande d’aide, mais d’autres sites également, notamment pour les impôts, qui sont, on ne va pas le cacher, le grand intérêt de ce mode de garde. J’en profite pour préciser qu’il s’agit bien d’une garde partagée et non alternée (cas des parents séparés). Nous avons rédigé le contrat de travail à 4 mains, et zou, nous voilà partis dans l’aventure.

Pour faire simple, je vais vous expliquer comment ça s’est passé pour nous : il a été convenu un salaire net pour la nounou : 1800€ net par mois, pour 10 heures de travail par jour, soit 50 heures par semaine [le temps de travail ne pouvant excéder 48 heures, le 2 heures supplémentaires ont été payée en jours récupérés]. Je vous passe les calculs de la mensualisation, qui permet de lisser le montant du salaire sur l’année, et qui prend en compte les congés.

Comme tout est divisé par deux, chaque famille doit donc verser 900€ tous les mois à la nounou. Mais ce ne sont pas les seules dépenses. L’URSSAF vient prélever des cotisations patronales (dans notre cas, environ 250€). Nous devions donc sortir tous les mois environ 1100€… Mais nous avons pu bénéficier d’aides : la CAF, qui nous versait 174€ par mois (toutes les familles qui ont un mode de garde peuvent en bénéficier) et le Conseil Général du 92 qui nous a versé l’aide BBDOM d’un montant de 100€ (il faut faire la demande auprès du CG, ce n’est pas automatique. L’aide est versée aux foyers dont les revenus n’excèdent pas 80000€/an).

Au final, nous devions donc sortir entre 850€ et 900€ par mois. Je ne vous cache pas que ça nous a demandé un effort important et que ce n’est pas à la portée de tous. Mais nous savions que ce serait la première année la plus difficile, puis qu’à l’issue de celle-ci nous aurions eu la réduction d’impôt tant attendue ! (et elle est différente de la réduction d’impôts pour une garde hors du domicile, par une assistante maternelle. Vous pouvez consulter cet article)

En effet, pour la garde à domicile le calcul est simple : on bénéficie d’une réduction d’impôts de 50% de la somme versée : « 50 % des dépenses supportées dans l’année » (à lire ici). Donc pour une année complète : 850€ x 12 = 10200€ / 2 = 5100€ de crédit d’impôts, oui oui, de crédit et pas de réduction, la différence est importante !

Contrairement à la réduction d’impôt, qui permet uniquement de diminuer ou d’annuler l’impôt à payer, le crédit d’impôt permet de bénéficier d’un remboursement par le fisc si son montant est supérieur à celui de l’impôt à payer.

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Les nombreux avantages de ce mode de garde et notre possibilité d’avancer la trésorerie tous les mois nous a fait opter pour la garde à domicile.

Notre vie d’employeurs de nounou à domicile

Comme avec une assistante maternelle, nous avions convenu d’une période d’adaptation. Chez nous, c’est la papa qui s’y est collé. En effet, j’ai repris le travail après 8 mois d’absence : congé patho, congé mater puis tous mes congés de l’année pour rester le plus longtemps possible avec mon bébé. Victor avait 3 mois 1/2 quand je suis retournée travailler. Mais après tant d’absence je voulais avoir l’esprit tranquille pour remettre dans le travail, c’est donc le papa qui a géré cette semaine d’adaptation.

A cet âge, j’ai bien l’impression que la période d’adaptation est surtout pour les parents 🙂 En tous cas tout s’est très bien passé. Et le rythme s’est donc mis en place. Je n’avais pas la boule au ventre de laisser mon bébé le matin, je savais qu’il était bien chez nous, ou chez son petit copain.Les semaines où la garde se passait chez nous c’était vraiment confortable pour moi : pas besoin de préparer mon bébé pour sortir, je pouvais le laisser dormir et en pyjama. Après le bib je filais au bureau. La nounou gérait les repas (quelle aide !!) pour les deux bébés. Je fournissais de quoi préparer la semaine où la garde se faisait chez nous et l’autre maman fournissait la semaine suivante. Pour les couches et le change c’était pareil. En cas de fuite ou de petit accident il suffisait de se servir dans les affaires du bébé qui « accueillait ». C’était très pratique qu’ils aient le même âge !

En cas de retard (très courant dans les transports parisiens) la nounou pouvait rester plus longtemps, et l’autre famille pouvait également assurer en attendant que nous arrivions le soir. Ça m’a soulagé plus d’une fois… J’ai trouvé très confortable également de me dire que la nounou était chez nous, et que par conséquent elle ne pouvait pas recevoir de visites, ou de faire son ménage… enfin bref, tout ce qui pourrait la détourner de la garde des bébés.

Et enfin, fait non négligeable, en cas d’absence ou de maladie de la nounou, nous étions quatre pour nous relayer et garder les bébés… C’est d’ailleurs ce qui s’est passé une fois : la nounou nous a prévenu de son absence pour maladie, la « co-maman » a assuré le premier jour la garde des deux petits, puis j’ai pris le relais le lendemain… les papas ont pris la suite, ce qui nous a permis de « rater » une seule journée de travail sur la semaine… Pratique quand on habite loin de toute aide familiale !

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Au final

Et bien nous n’avons pu profiter de la garde à domicile que 8 mois, à cause de notre déménagement. J’ai été conquise par ce mode de garde, réellement apaisée pour aller travailler, j’étais dans les conditions idéales pour reprendre. Bien entendu, le fait que j’ai une totale confiance dans la nounou y a fait beaucoup… et notre très bonne entente avec la « co-famille » a largement contribué à la réussite de la garde.

C’est un mode de garde peu répandu en dehors de la région Parisienne, qui s’explique par la difficulté à faire garder son enfant en Ile de France. A Bourges, je fais appel à une assistante maternelle. Je ferai sûrement un article sur ce mode de garde et sur mon ressenti dans quelques temps, quand j’aurai un peu de recul.

Je pense avoir dressé les grandes lignes de ce mode de garde et de vous avoir apporté quelques informations qui peuvent vous aider. Si vous avez des questions, je tâcherai d’y répondre, dans la mesure du possible. N’hésitez pas à les poser en commentaires.

*** A bientôt !! ***


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